Baisse de qualité des ICO, selon E&Y

Selon une étude du cabinet de recherche Ernst & Young se penchant sur les risques liés aux levées de fonds par Initial Coin Offering (ICO), plus de 10% des fond initialement obtenus ainsi sont perdus ou dérobés par des hackers. Pour les 327 ICO étudiées, la valeur cumulée de ces pertes se monterait à quelques 400 millions de dollars (sur un montant total de 3,7 milliards).

Parmi les techniques utilisées, le hacking et en particulier la méthode dite du phishing (ou « hameçonnage », technique consistant à faire croire à la victime qu'elle s'adresse à un tiers de confiance afin de lui soutirer des renseignements personnels confidentiels, comme un mot de passe), sont les plus rentables pour les voleurs. L’étude avance que ce type de détournements atteindrait un montant mensuel moyen de 1,5 millions de dollars.

Faut-il y voir un lien avec le ralentissement fin 2017 des levées de fonds ICO réussies ? Il est sans doute trop tôt pour en tirer des conclusions définitives, la multiplication des ICO pouvant être un autre motif. Reste que, fin 2017, seulement 25% des ICO avaient atteint leur objectif financier, alors que ce taux de réussite atteignait 90% en juin dernier.

La multiplication de petites entreprises proposant des projets plus ou moins mal ficelés pourrait aussi expliquer ce recul : les investisseurs pouvant être méfiant par rapport à ces petites structures dont la crédibilité sur la durée n’a pas encore été éprouvée. Ce que confirme Paul Brody, responsable de la cellule des technologies liée à la Blockchain chez Ernst & Young, lorsqu’il affirme que si la quantité des offres a augmenté, la qualité a, elle, diminué : « Nous avons été choqué par la qualité des white papers (recueil d'informations destiné à un investisseur pour l'amener à prendre une décision). Nous observons d’évidentes erreurs de codage ainsi que des conflits d’intérêt entre les compagnies émettant des tokens et la communauté de détenteurs de tokens. »

Enfin, le rapport apporte deux autres éléments négatifs : d’abord, pour nombre de ces projets, le recours à la technologie de la blockchain ne se justifierait absolument pas ; ensuite, les montants des ICO n’ont souvent pas de connexion avec les besoins réels de développement, un phénomène connu sous le nom de FOMO (Fear Of Missing Out) qui conduirait à des ICO bien trop élevées par rapport aux besoins décrits dans les white papers et, en retour, à une méfiance des investisseurs.

Ce qui ressort de ce rapport confirme ce qui était déjà ressenti par la communauté : une trop grande offre et des projets mal ficelés, voire trompeurs, qui noient quelque peu les initiatives novatrices et intéressantes. Plus que jamais, il faut investir prudemment, le temps que le bon grain se sépare de l’ivraie…

Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.

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