

L’explosion des crypto-monnaies, la médiatisation du concept de la blockchain et le cours de la monnaie phare, le Bitcoin, ont engendré, au sein de la communauté des développeurs, des divergences idéologiques mais aussi techniques. C’est ainsi que de nombreux forks (création d’un logiciel dérivé du logiciel original) ont vu le jour sur le Bitcoin (création de Bitcoin Cash, Bitcoin Gold, etc.), avec plus ou moins de succès. Il fallait donc s’attendre à ce que ce phénomène soit contagieux et finissent par toucher d’autres crypto-monnaies. C’est ainsi que l’Ethereum, le « petit frère » du Bitcoin, a vu lui aussi apparaitre l’annonce d’un futur hard fork : l’Ethereum Zero. Mais pour ce nouvel ETHzero à venir, actuellement, c’est plutôt une polémique qui est en train de s’installer sur les forums spécialisés.
ETHzero : Arnaque, projet boiteux ou réelle opportunité ?
La décentralisation, basée sur des logiciels open source, de ces crypto-monnaies font d’elles des principes libres de droits. Ainsi, n’importe qui peut créer un fork de n’importe quelle monnaie. Et ce concept peut être porteur, à condition que l’équipe en charge en soit capable techniquement et puisse apporter une réelle amélioration ! Concernant, ETHZero, le tout dernier fork d’Ethereum, le doute s’est vite installé sur la toile simplement parce que lorsque l’on promet trop de belles choses, une certaine méfiance devient légitime…
Les créateurs d’ETHZero annoncent ainsi une scalabilité quasi irréelle (10 000 transaction par seconde) et le tout sans aucun coût. Si, dans l’esprit, cela peut sembler attrayant, la réalité technique met déjà cela en doute. Ceux qui travaillent depuis plus de neuf ans sur les caractéristiques du bitcoin aimeraient bien se rapprocher de telles performances, et pourtant... Toujours côté technique, les changements du nombre de tokens sur le site officiel, alors même que l’offre était déjà lancée, et l’annulation suivie de la reprogrammation du fork laissent penser que tout cela est soit mal ficelé, soit potentiellement frauduleux.
Et d’autres éléments renforcent cette impression : tout d’abord, les annonces officielles de l’équipe le sont dans un anglais très approximatif, ce qui ne fait pas très sérieux pour un projet international. Mais cela reste un détail… Plus grave, l’équipe non seulement est anonyme mais elle se permet d’annoncer de partenariats fictifs, les soi-disant partenaires, par exemple la plateforme Kraken, démentant vite l’information. Un porte-parole de cette plateforme n’est d’ailleurs pas tendre avec cette pratique, affirmant que non seulement l’ETHZero n’est pas supporté par Kraken mais également que « ce type de fausse déclaration est un bon moyen pour que cette situation perdure ».
Autre indice, l’apps MetaMask rapporte qu’un des domaines reliés à l’Ether Zero présenterait un danger de phishing, même s’il faut noter que ce genre de tentatives est fréquente lors d’un fork. Enfin, dernier élément à charge : le portefeuille en ligne MyEtherWallet met en garde ses utilisateurs, dans un tweet, leur recommandant de « ne rien installer ni utiliser en relation avec l’Ether Zero, cela exposant à risques tant la sécurité de votre système que vos ETH ».
Au final, nous recommandons la plus grande prudence ici : beaucoup trop d’éléments soulevant des doutes quant au sérieux du projet en l’état…
Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.