ICO : à quels éléments faut-il prêter attention ?

Que devrait comporter un white paper (Livre blanc) conçu dans le but de réaliser une ICO ? Chris Brummer, directeur et professeur à l’Institute of International Economic Law de Georgetown s’est exprimé à ce sujet. Voici un compte-rendu de ses recommandations qui permettront aux uns de préparer au mieux le white paper pour leur ICO, et aux autres, les investisseurs, de connaitre les éléments auxquels il faut être attentif avant de se décider à investir.

Savoir présenter l’entreprise

Un white paper est un support de communication utilisé à des fins marketings. Il sert à démontrer l’expertise de la société qui l’édite et la solidité d’un projet afin de défendre celui-ci pour remporter une levée de fonds.

Pour attirer la confiance des investisseurs, il s’agit de mettre en avant les atouts et objectifs du projet tout en ne négligeant pas la présentation de l’entreprise. Vu le nombre d’ICOs qui se révèlent être des scams, les investisseurs ont toutes les chances d’être frileux devant un projet flou mené par une équipe fantôme.

On devra donc y trouver des mentions comme : le type de structure, sa localisation et les compétences et responsabilités des membres de l’équipe, sans qui le projet ne pourrait pas aboutir. Une équipe solide dotée de bonnes références fera tout de suite un bon effet auprès des investisseurs.

Poser un problème et présenter une solution technologique

Une ICO (Initial Coin Offering), aussi appelée crowdsale, est différente d’une IPO (Initial Public Offering) qui consiste en une introduction en bourse. Dans une ICO, lorsqu’un investisseur soutient un projet, il achète des tokens. Il va donc, par ce biais, financer le service qui est amené à être développé.

Ce qui compte dans une ICO, c’est l’avancée technologique annoncée. Un white paper doit poser la base d’une problématique et expliquer pourquoi et comment son projet d’application ou de blockchain y répondra. Le fonctionnement de la blockchain doit être clairement mentionné, avec son impact sur le token. Ce dernier doit également faire l’objet d’une description poussée, notamment au niveau de la répartition des tokens et du nombre de tokens conservés par les porteurs de projet. Les restrictions en matière de vente, si elles existent, doivent être mentionnés.

Pour les porteurs du projet, il est recommandé de s’assurer de la validité des techniques et de la méthodologie. Pour ce faire, il est conseillé de se tourner vers un expert afin de réaliser un audit. En outre, pour les investisseurs, le renom du cabinet d’audit choisi est une élément positif supplémentaire capable d’instaurer la confiance.

Aborder les facteurs de risque

Un white paper pour lancer une ICO est là pour convaincre des investisseurs de l’intérêt de leur projet, qu’il s’agisse de business angels ou de particuliers. Cependant, il ne faut pas négliger les risques inhérents. Si les objectifs du projet doivent être mis sur le devant de la scène, les risques ne peuvent être écartés. Dans une logique de transparence, les investisseurs doivent être prévenus des difficultés potentielles, quelles qu’elles soient. Savoir expliquer la solidité d’un projet, c’est aussi être en mesure d’en identifier les faiblesses !

Pratiquement, de nombreuses ICO n’ayant pas débouché sur des mises en applications concrètes, il est indispensable de trouver ce qui adviendra des fonds levés en cas d’arrêt du projet. Un remboursement, voire un don partiel à une opération caritative, peuvent satisfaire certains investisseurs. A l’opposé, des mentions floues sur le devenir des fonds ne peuvent que susciter la méfiance, à juste titre.

Il existe à l’heure actuelle un vide juridique autour des ICOs. Cependant, des règlementations se mettent peu à peu se mettre en place pour superviser les ICOs et limiter les arnaques. Une raison de plus, pour les porteurs d’un projet, pour élaborer un white paper le plus finement possible !

Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.

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