

Avec la prise en main de plus en plus prononcée des technologies blockchains par les entreprises et la publication de textes légaux par les états, on a tendance à l’oublier mais, au départ, les crypto-actifs étaient promus comme un moyen de se libérer de certaines des entraves du monde économique actuel, en particulier de celles touchant à l’organisation par les états des processus monétaires.
A certaines occasions, cependant, cet idéal perdure. Le recours aux crypto-monnaies est donc large en cas de problème financier d’un état, on l’a vu récemment dans le cas de la Turquie où, suite au décrochage du taux de change de la Livre turque, de nombreux citoyens turcs ont opté pour l’échange de leur argent contre des cryptos.
Le Bitcoin comme intermédiaire
En Iran, cela va un peu plus loin. Le pays, à nouveau sous le coup des sanctions économiques américaines après le retrait des USA de l’accord international sur le nucléaire, subit en effet de plein fouet le choc de cet embargo. Avec l’interdiction faite à toute entreprise de commercer avec l’Iran, même indirectement, certains secteurs se trouvent pris à la gorge. C’est le cas du secteur du tourisme, dont les activités sont rendues difficiles à cause l’impossibilité d’y utiliser certaines cartes de crédit comme la carte Visa.
Une initiative intéressante y a donc vu le jour, nommée IranbyBit. Fondée par Setare Shabanipour, cette société a pour objectif de proposer aux visiteurs du pays la possibilité de payer pour leur expérience de voyage avec des Bitcoins. L'agence fournit sur son site web des informations sur chaque hébergement et service disponible et propose l’option de l’achat en Bitcoins. On peut ainsi y réserver un hôtel, une visite mais aussi acheter une carte SIM locale et des cartes de débit touristiques, des éléments utiles afin d'aider les personnes à accéder à l'argent et aux communications locales.
Comme elle l’explique, l’objectif est double, cherchant à la fois à contourner un embargo perçu comme injuste par la population mais aussi à familiariser les visiteurs étrangers avec les valeurs locales : « Plus les étrangers visitent l'Iran, plus ils peuvent se faire par eux-mêmes un avis à propos du pays et cela peut entraîner un changement d'attitude envers les Iraniens au sein des communautés et des marchés mondiaux. »
En outre, ce type de tourisme pourrait, selon elle, avoir des effets positifs sur le développement local. A cet effet, sa société IranbyBit « offre aux voyageurs et aux communautés locales la possibilité de communiquer entre eux et de comprendre différentes cultures. Nous soutenons l'économie des communautés locales et cherchons des marchés ruraux florissants. Nous reconnaissons également une augmentation de la demande touristique orientée vers la campagne à la place des villes. Par conséquent, une campagne florissante réduit le taux de migration des Iraniens vers les grandes villes. Les ressources naturelles peuvent être utilisées comme source de revenus et elles seront traitées comme des trésors et préservées de manière appropriée. »
A ce stade, l’utilisation du Bitcoin en Iran n’étant pas clairement réglementée, la société opère dans une zone grise mais n’est pas illégale. Et, selon Setare Shabanipour, les clients potentiels avec lesquels IranbyBit se sont montrés intéressés par cette opportunité et envisagent d'utiliser leurs services pour réserver leurs futurs voyages en Iran. Alors, on part quand ?
Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.