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La SEC lance un faux site afin d’éduquer les investisseurs

Par Fred le 18/05/2018 (Scam)
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Alors que les scams et arnaques en tout genre se multiplient en ligne (quelques exemples ici, ici et ici), la Securities and Exchange Commission américaine (SEC) a lancé un faux site d’ICO (Initial Coin Offering) avec pour objectif d’initier les investisseurs à repérer les éléments suspicieux qui indiqueraient qu’il s’agit d’une arnaque ou, à tout le moins, que le projet proposé soulève de sérieuses questions. Ce site, accessible ici, se présente sous la forme d’une ICO semblant prometteuse pour un token appelé HoweyCoin.

Comment se présente cette fausse ICO

Dès l’arrivée sur le site, l’offre est pressante puisque s’affiche un décompte temporel associé avec une offre promotionnelle bonus de 15%. Et d’autres réduction sont proposées, selon la date de souscription à l’investissement. On y trouve également des recommandations faites par des célébrités, une présentation de l’équipe, un lien vers le White Paper, etc. Tout ce qu’in peut attendre d’un projet authentique. Le message est clair : on est là, agissez vite pour en profiter sinon il sera trop tard. Un classique des arnaques…

Bien entendu, l’offre est fictive. Les utilisateurs qui tentent d’y souscrire sont redirigés vers une autre page, hébergée par le site officiel de la SEC, et peuvent y lire l’article « If you responded to an investment offer like this, you could have been scammed – HoweyCoins are completely fake! » qui démonte point par point cette fausse ICO.

Décryptage sur le site de la SEC

Dans cet article en anglais, une série de drapeaux rouges indiquent les points problématiques et expliquent pourquoi ils le sont. Ainsi, la SEC met en garde contre un retour sur investissement (ROI) important et garanti, ce qui dans toute entreprise normale n’est jamais réaliste. Elle pointe aussi les risques attachés à la promotion faite par des célébrités qui, le plus souvent, n’y connaissent strictement rien (Leonardo DiCaprio faisant peut-être exception).

La SEC pointe aussi les lacunes du White Paper, indiquant que ce dernier semble complexe dans sa structure et son langage mais n’apporte au lecteur que des informations vagues et floues. On fait bien ici de se rappeler que le White Paper n’est qu’un instrument marketing destiné à convaincre l’investisseur potentiel. L’usage d’une terminologie complexe répondant peu aux interrogations et aux besoins réels des investisseurs devrait donc toujours sonner comme un drapeau rouge…

D’autres mises en garde sont plus étranges, comme le fait de mettre en garde contre l’usage d’une carte de crédit pour y souscrire, ce qui n’est certes pas une pratique normale pour les firmes d’investissement classiques mais nous sommes ici dans un domaine précurseur, et donc hors normes établies. De même l’indication d’une autorisation d’opérer délivrée par la SEC peut être vrai ou fausse, mais, hormis via la consultation des listes noires éditées par certaines Autorités financières, comment l’investisseur lambda pourrait-il-bien vérifier cela ?

La SEC atteint-elle son objectif ?

Comme le mentionne Owen Donley, du Bureau de l’Éducation des Investisseurs et du Plaidoyer de la SEC, « Les fraudeurs peuvent rapidement créer un site Web attrayant et le charger d'un jargon alambiqué pour attirer les investisseurs dans des transactions bidons. Mais les sites frauduleux ont également souvent des drapeaux rouges qui peuvent les trahir si vous savez quoi chercher. »

Si l’initiative de la SEC part d’une bonne intention, elle nous laisse un peu sur notre faim. Tout d’abord parce que les devises numériques sont difficiles à catégoriser selon les stricts critères de la SEC, critères conçus bien avant l’ère digitale pour des titres et valeurs d’alors. Ainsi, le test de Howey (conçu par la Cour Supreme, américaine, SEC v. W.J. Howey Co., 1946), auquel se réfère explicitement le nom du token, ne couvre qu’un angle des arnaques actuelles, son objet étant de déterminer si certaines transactions sont considérées comme des valeurs mobilières soumises à obligations de divulgation et d'enregistrement.

Sans doute par crainte de sortir de son cadre législatif, la SEC reste trop orientée sur le fait de déterminer si les crypto-asset représentent ou non une catégorie d’actifs tombant sous sa juridiction et bien trop peu sur les aspects technologiques, ce qui est problématique, le test de Howey prédatant largement tant Internet que l’ordinateur. La SEC passe ainsi à côté d’éléments essentiels constitutifs de l’univers des crypto-assets, comme sa décentralisation et sa délocalisation par exemple.

Reste un point important : cette mise en garde constitue un premier outil de prévention, simple d’accès, aidant à déterminer si, oui ou non, les investisseurs risquent de participer à une entreprise spéculative frauduleuse. Ce qui est bien nécessaire si l'on en croit l'analyse du Wall Street JOurnal qui, après avoir étudié près de 1500 ICOs, en a conclu que 18,6% d'entre elles comportent des drapeaux rouges. De ce point de vue, l'initiative de la SEC est donc bien une réussite.

Au-delà de cette prudence initiale, pour ceux qui choisissent d’investir, une bonne sécurisation des crypto-actifs est indispensable. Pour cela notre choix ici est d’opter pour un stockage des cryptos à froid, c'est-à-dire hors ligne, comme le Ledger Nano S.

Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.

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commentaires

  • leonard
    Commentaire du 23/05/2018

    Je félicite la Securities and Exchange Commission américaine de ce qu’elle se donne corps et âme pour protéger les investisseurs de nombreuses escroqueries en crypto-monnaies. En lançant ce faux site d’ICO, la SEC met en garde tous ceux qui investissent dans les Initial Coin Offering ; afin qu’ils ne soient point victimes d’arnaques sur ce site. Moi, je n’investis pas dans les ICO, mais plutôt dans les crypto-monnaies.

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