

Miner des crypto-monnaies coûte cher, en équipement déjà, mais aussi en électricité. Selon la Cyber Threat Alliance (CTA), le cryptojacking a augmenté de 459% cette année. Peut-on envisager une baisse de ces attaques dans les mois à venir ?
Le cryptojacking étend son ombre pour miner des cryptos dans votre dos
Avec le développement des crypto-monnaies, un autre phénomène prend de l’ampleur : celui de leur minage illicite, que l’on appelle cryptojacking. Les entreprises comme les particuliers sont concernés par ce risque de cybersécurité. En effet, il est possible de miner à votre insu des cryptos depuis votre ordinateur, qu’il soit professionnel ou personnel.
Outre les risques que cela représente pour l’équipement informatique, qui va être ralenti, et la sécurité des données, on note une hausse des factures d’électricité. Le minage de monnaies numériques est en effet extrêmement gourmand en ressources. C’est ce qui le rend si peu rentable à faible échelle ! Cela explique également la recrudescence des hackers qui déploient des malwares infectant de nombreux ordinateurs.
Et nombre de ces hackers sont même des ‘amateurs’, dans le sens où ils ne font pas partie de réseau étendu et organisé. La présence en ligne, sur le dark web en particulier, de nombreux programmes de piratages achetables pour des sommes dérisoires, parfois juste 0,5$, rend ce type d’attaques possibles, et intéressantes pour des gens sans réelles compétences informatiques.
Monero, la crypto-monnaie ciblée prioritairement par les hackers
La crypto-monnaie particulièrement sensible aux attaques est Monero. 84,5% des comptes Monero seraient infectés par un malware, alors que l’on tourne autour de 7% pour les autres crypto-monnaies, dont 8% pour le Bitcoin. Qu’est-ce qui explique un tel engouement des pirates pour Monero ? Sa confidentialité extrêmement poussée : l’anonymisation est complète et le montant de chaque transaction est masqué.
Toutefois, Monero est une crypto-monnaie qui devient plus rentable à miner depuis son dernier hard fork d’avril, qui a rendu incompatible la blockchain avec les mineurs ASIC. Grâce à cette rentabilité accrue, on peut espérer que le cryptojacking finisse par devenir moins populaire.
Quantifier le cryptojacking pour mesurer la cybercriminalité liée au minage
Qu’en est-il des chiffres ? En 2017, le taux de cryptojacking avait déjà bondi de 8500%. Cette année, on est aux alentours de 500% supplémentaires. Selon Kaspersky Labs, il y aurait eu 1,9 millions ordinateurs infectés en 2016/2017, un chiffre qui est monté à 2,7 millions pour 2017/2018.
Si vous possédez un Mac, ne vous croyez pas pour autant à l’abri ! Les ordinateurs fonctionnant sous macOS sont également concernés. Selon Thomas Reed de Malwarebytes « un malware fonctionnant sur Mac est souvent installé par un faux programme Adobe Flash Payer, des téléchargements depuis des sites malveillants ou des documents piégés que les internautes vont ouvrir ».
Toutefois, Malwarebytes se veut rassurant en affirmant que le cryptojacking est une menace qui va se dissiper. Le minage plus rentable de Monero, la prise de conscience des internautes vis-à-vis des risques et la baisse globale du cours des crypto-monnaies… Tous ces éléments sont des facteurs potentiels qui sont susceptibles de faire diminuer le cryptojacking.
Une chose est sûre, Malwarebytes a relevé 5 millions de malwares en mars, contre 1,5 millions en juin. Une très nette baisse donc !
Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.