

Surprise, surprise, c’est à l’occasion d’une conférence ces 17 et 18 février (UCLA Blockchain Lab’s Cyber Days conference), que l’annonce d’une prochaine lancée du jeton Tezos a été faite. Kathleen Breitman, co-fondatrice (avec son mari, Arthur Breitman) du protocole Blockchain Tezos a ainsi avancé que la plateforme serait en service dans les semaines à venir, et ce malgré les poursuites judiciaires en cours. Le lancement de ces jetons, les tezzies (XTZ) est un des plus attendu du secteur. Voyons un peu pourquoi.
Qu’est-ce que le Tezos ?
Le projet Tezos ne pouvait qu’être passionnant puisqu’il proposait de renouveler le domaine en lançant une technologie destinée à simplifier le lancement de nouveaux projets, se plaçant comme un futur concurrent de l’Ethereum. Selon leur site web, Tezos est « une nouvelle blockchain décentralisée qui se gouverne en établit un véritable commonwealth numérique » - ledit commonwealth est un groupe de gens qui choisissent d'être liés en raison de leurs objectifs et intérêts communs.
Le résultat de son ICO ne laisse aucun doute sur les espoirs que Tezos fit planer dans la communauté : 232 millions de dollars levés (en bitcoins et ethers), ce qui la place largement comme la plus grosse ICO de 2017, la seconde, Bancor, n’ayant levé “que” 153 millions.
De plus, l’anticipation reste forte puisque, en ce 21 février, on peut estimer que le retour sur investissement du XTZ au prix de clôture du 20 février était de 832%. Ajoutons, pour être complet, les différents chiffres relatifs à l’évolution des cours, qui montrent que, quels que soient les problèmes rencontrés, le cours n’est jamais tombé sous 300% de la valeur initiale du token.
- ICO token : 1 XTZ = 0,47$
- XTZ token max. = 11,21$
- XTZ token min. = 1,76$
- XTZ token au 20/02/2018 = 3,91$
De quels problèmes parle-t-on ?
Deux actions collectives ont été lancées à l’encontre de Tezos, notamment par des investisseurs n’ayant pas reçu les jetons numériques liés à l’ICO. La première, en Californie affirme que cette ICO serait en réalité une émission non conforme de titres boursiers (securities) et induisait donc les investisseurs en erreur quant à la nature de l'investissement. La deuxième, en Floride, s’appuie sur le même argument et demande le remboursement des 66 000 bitcoins et 361 000 ethers versés dans l’ICO. Notons que les conditions de l’ICO précisant clairement que les sommes versées constituaient une opération à haut risque et étaient reçues sous forme de donation non remboursable, on voit mal comment vont tourner ces actions collectives…
Un autre souci vient du fait que les fonds levés ont été bloqués par la fondation suisse qui s’est chargée de leur collecte et qu’une série de conflits oppose cette fondation à Tezos. Du côté de Tezos, on reproche à la fondation de s’octroyer au passage un bonus trop important ; de l’autre côté, la fondation accuse Tezos de vouloir prendre le contrôle de la fondation. Le fait que le président de la fondation suisse, Johann Gevers, avait commencé à changer les bitcoins et ethers reçus en monnaies fiat n’a rien fait pour rassurer et a conduit des investisseurs à saisir l’Autorité fédérale de surveillance des fondations en Suisse pour demander que ce même Johann Gevers soit démis de ses fonctions.
Et maintenant ?
L’annonce par Kathleen Breitman que Tezos souhaite passer outre ces différents conflits et problèmes afin de lancer la plateforme, et donc le jeton, d’ici quelques semaines est une bonne nouvelle pour la communauté. Pour citer ses propres termes : « We plan on releasing the token and going rogue in the next few weeks. We’re able to release the token on our own terms ». Ce faisant, selon le spécialiste en science informatique Luzius Meisser, les développeurs cherchent à mettre la fondation sous pression et à leur forcer la main dans une bataille où l’une des parties détient la technologie, l’autre l’argent récolté.
Ici comme ailleurs, on attend avec impatience ce lancement, afin de voir si, comme annoncé, le projet Tezos sera en mesure de rebattre toutes les cartes du secteur. Décrire le Tezos comme un projet “révolutionnaire” serait, alors, pour une fois, largement mérité !
Update 23/02 : deux membres du conseil d’administration de la fondation suisse, dont son président Johann Gevers, ont remis leur démission. Ils sont remplacés par un chercheur, Michel Mauny, et un membre de la communauté Tezos, Ryan Jesperson, ce dernier prenant le relai de Gevers à la présidence de la fondation. Un déclaration affirme en outre que « La Fondation se prépare à assister au lancement du réseau Tezos dans les délais impartis », ce qui est une excellent nouvelle.
Disclaimer : ce type d'investissements étant hautement spéculatifs, les divers contenus publiés ici ne constituent en rien une incitation à investir, ni une garantie de succès. Prudence donc. Et si vous décidez de vous lancer, ne le faites qu’avec des montants que vous pouvez vous permettre de perdre.