Traduit de l’esperanto « monnaie », le Monero est un altcoin se notant XMR issu d’un fork de Bytecoin.

L’algorithme de Bytecoin a vite montré ses limites sur le plan technologique, tandis que le préminage de la monnaie à 80% déplaisait à la communauté Bytecoin, à la recherche d’une crypto-monnaie plus équitable et moins centralisée.

Tout comme le Zcash, le Monero vise à assurer la confidentialité des transactions émises par ses utilisateurs. Le Monero se distingue cependant du Zcash par une technologie plus poussée, basée sur la cryptonote.

Monero utilise des signatures de cercles permettant de garantir l’anonymat des utilisateurs du réseau. Lorsqu’une transaction est créée, d’autres sont aléatoirement sélectionnées et signées en cercle pour former l’empreinte digitale de la transaction, aussi appelée « key image ». Grâce à cette technologie, Monero peut :

• Valider la transaction
• S’assurer que cette transaction ne résulte pas d’un doublon (un même jeton dépensé deux fois)
• Garantir une confidentialité totale de l’identité du signataire

L’identité du destinataire est également tenue secrète grâce aux « view keys ».

La view key est l’adresse de destination du paiement : contrairement aux autres blockchains, il ne s’agit pas d’une clé publique, mais d’une adresse à usage unique. Le destinataire de la transaction est seul à pouvoir accéder aux informations qui la concernent, à moins de choisir de lui-même de divulguer le montant du solde de son compte Monero.

Pourquoi vouloir rendre les transactions anonymes ?

Les détracteurs de l’anonymat des transactions s’appuient sur de solides arguments : aujourd’hui, le Monero est de plus en plus utilisé sur tous types de dark markets, et facilite l’impunité de certains trafiquants d’armes ou de drogue.

Cela étant dit, les trafics existaient et échappaient déjà à nos gouvernements lorsqu’ils payaient en euros, en dollars ou en yens. Pour comprendre l’intérêt de la confidentialité des paiements, il faut à tout prix faire abstraction de son mésusage par les mafias ou autres organisations illégales.

Au départ, l’idéal d’anonymat repose sur des valeurs concitoyennes visant une répartition plus juste de l’information entre les entreprises, les gouvernements, et les citoyens.

La confidentialité de nos transactions permet à chacun d’entre nous :

• De ne plus subir les prix des marchés, fixés par les plus grosses corporations : les grandes firmes détiennent la majeure partie des informations qui nous concernent. En les privant des informations reliées à nos transactions, nous tendons à les mettre sur un pied d’égalité avec leurs plus petits concurrents pour construire un modèle de concurrence plus équitable. En permettant cette libre concurrence, nous recréons les conditions nécessaires à la fixation d’un prix par les mécanismes de marché, et non par les décisions arbitraires des plus gros acteurs économiques.
• D’éviter la revente d’informations sur nos habitudes de consommation à des tiers, qui entretiennent les méthodes marketing manipulatrices dont nous faisons régulièrement l’objet,
• D’éviter que les entreprises n’utilisent notre profil consommateur contre nous (en particulier, les assurances, qui adaptent leurs tarifs pour chaque client),
• D’éviter que les gouvernements n’aient la mainmise sur nos informations, pour justifier toujours davantage de mesures restrictives des libertés individuelles.