Souvent considéré comme un des concurrents les plus sérieux d’Ethereum, Tezos a su faire parler de lui au cours de l’année écoulée en raison des dissensions internes de l’équipe qui ont retardé le lancement du réseau de plusieurs mois. Malgré cela, une partie importante de la communauté Tezos reste fermement enthousiaste et croit en l’avenir du projet.

Les caractéristiques techniques de Tezos

Tezos se définit comme « une blockchain décentralisée se gouvernant par elle-même en établissant un véritable Commonwealth digital, facilitant la vérification formelle avec une technique prouvant de manière mathématique la correction du code, gouvernant les transactions et garantissant la sécurité des smarts contracts les plus sensibles ou avec des enjeux financiers très importants ».

Pour cela, elle s’appuie sur un langage propriétaire se voulant disruptif, le langage Michelson. Très différent du langage Solidity utilisé par Ethereum, Michelson a été créé spécialement pour se prêter à de la vérification formelle. La vérification formelle est une technique issue de la rencontre entre les mathématiques et l’informatique, permettant de prouver rigoureusement qu’un programme se comporte comme prévu. Ici, sur le plan technique, les contrats sont des fonctions pures. Cela élimine le risque de bugs comme celui qu’on a connu dans le cas de The DAO à cause d’une duplication de code, qui aura permis le vol de quelques 50 millions de dollars et coûté à Ethereum près d’un milliard de dollars de capitalisation.

La gouvernance de Tezos

Le modèle de gouvernance du Tezos est directement intégré à la Blockchain. Les utilisateurs peuvent alors proposer des mises à niveau du protocole. Si le réseau parvient à un consensus pour l’implémenter, les modifications sont automatiquement effectuées, sans qu’un développeur n’ait à intervenir manuellement. La personne ayant proposé la modification est alors récompensée avec les jetons de la Blockchain, les Tezzies (XTZ).

L’équipe Tezos voit en son modèle de gouvernance l’apogée de la décentralisation, et un fonctionnement permettant d’inciter tout le monde à travailler à l’amélioration du réseau.

Le droit de veto, envisagé au départ pour les amendements du protocole, a finalement été abandonné : « Adopter des amendements au protocole est un élément central de Tezos et aucune entité ne devrait avoir le pouvoir de modifier les décisions convenues par les membres de la communauté. L’option d’un veto temporaire a été considérée uniquement comme une mesure de sécurité, mais la Fondation s’engage à la décentralisation dès le premier jour. Nous pensons que cette décision reflète cette priorité. », a déclaré Ryan Jesperson.

Profondément participatif, le réseau Tezos rompt avec les codes de tous les consensus ayant été adoptés jusqu’ici au sein des autres Blockchains. C’est la principale raison de l’engouement suscité, et de l’importance de la communauté soutenant le projet.

Le protocole Tezos

A l’instar de Lisk, Tezos ne s’appuie ni sur la preuve de travail, ni sur la preuve d’enjeu, mais sur ce que l’on appelle la preuve d’enjeu déléguée (Delegated Proof of Stake, ou DPoS). Les validateurs (renommés « bakers ») doivent avoir 10 000 Tezzies pour s’impliquer dans le processus de validation des blocs.

Levée en 2017, l’ICO Tezos a récolté 232 millions de dollars, s’imposant, à l’époque, comme la plus grosse ICO ayant jamais eu lieu. Aujourd’hui, Tezos est toujours en proie au conflit qui oppose ses fondateurs (le couple Breitman) et le président de sa fondation suisse, Johann Gevers. Mais la sortie du réseau test reste une excellente nouvelle qui permet à la communauté d’avancer et de pouvoir commencer à échanger des Tezzies sur certaines plateformes.